Comme viennent de le dire nos deux collègues, face à la pénurie d'enseignants et aux énormes problèmes de recrutement qui se posent actuellement, le texte prévoit de constituer un vivier censé remplacer progressivement les EAP _ étudiants apprentis professeurs _, en mettant en place un nouveau système dont on ne sait pas encore vraiment comment il va être financé. À mon sens, nous devrions surtout nous interroger sur ce qui nous a conduits à la situation présente, marquée par le manque d'enseignants et la perte de confiance de la société à l'égard de l'école et des équipes pédagogiques.
Certes, la question financière est importante, mais l'argent ne guérira jamais l'épuisement des enseignants _ je trouve d'ailleurs assez stupéfiante la proposition de Mme Mette consistant à ce qu'ils suivent une formation continue durant leurs vacances, comme s'ils n'avaient pas besoin de se reposer ! On demande aux enseignants d'apporter une solution à tous les manques, tous les désordres de la société et, lorsqu'il leur arrive de faillir à cette mission, ils se trouvent placés dans une situation particulièrement violente pour eux-mêmes et pour leurs élèves.
Monsieur le ministre, nous sommes convaincus que cet article devrait être retravaillé et donner lieu à une réflexion préalable sur les raisons profondes de la désaffection de nos concitoyens et des jeunes pour le métier d'enseignant.