Le grand défi de l'école est certes la démographie, comme vous vous plaisez à le rappeler, monsieur le ministre, mais aussi sa difficulté à recruter, ce que vous venez de nous confirmer. Il fallait donc trouver une parade : votre article 14.
Vous vous alignez, en quelque sorte, sur le modèle de l'internat en médecine afin de permettre aux futurs professeurs d'entrer plus tôt dans la pratique du métier. Vous prévoyez ainsi que les étudiants ou les surveillants puissent assurer des fonctions d'enseignement. Ce premier pas vers une pré-professionnalisation des futurs professeurs n'est pas forcément une mauvaise chose, à deux conditions.
Premièrement, il conviendra de ne pas lâcher les assistants d'éducation dans la nature du jour au lendemain. Ce n'est pas ce qui est prévu, bien sûr, mais parfois nécessité fait loi et il ne faudrait pas céder à cette facilité. Ils ne doivent pas servir de roue de secours ou de pis-aller, nos enfants en pâtiraient et ce ne serait pas admissible.
Deuxièmement, il faudra régler quelques questions pratiques qui restent en suspens. Qui remplacera le surveillant lorsqu'il sera en mission d'enseignement ? Le surveillant pourra-t-il ou non exercer dans son établissement ? Dans l'affirmative, cela pourrait poser des questions de légitimité, voire d'autorité, par rapport aux élèves.