Madame la rapporteure, si vos craintes sont levées, les miennes ne font qu'amplifier ! J'ai l'impression que nous ne nous comprenons pas. Vous parvenez parfois à me convaincre, mais là, pas du tout. Vous prétendez qu'il s'agirait là d'une mesure sociale mais je sais, pour en avoir beaucoup dans mon entourage, que les AED, les assistants d'éducation, gagnent déjà 620 euros à mi-temps, et ont le temps d'étudier en parallèle. Votre mesure n'est donc pas exceptionnelle.
En quoi serait-t-il social de gagner de l'argent en se voyant offrir la possibilité, non plus d'être AED, mais d'enseigner en troisième année ? Rien ne dit que ce sera possible. Le métier d'enseignant est difficile et ne s'improvise pas. Ce n'est pas parce que l'on suit des cours d'histoire à l'université que l'on est capable d'enseigner à une classe de troisième. Il faut être formé, savoir prendre du recul par rapport à sa matière, connaître les outils pédagogiques, le programme. La confusion des genres est totale ; rien ne nous dit que l'élève sera préparé et supervisé par un professionnel. Votre proposition s'apparente, non à un prérecrutement, mais à une façon de boucher les trous compte tenu de l'absentéisme récurrent dans ce métier, et l'on comprend pourquoi.