Intervention de Stéphane Cueille

Réunion du jeudi 7 février 2019 à 11h05
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Stéphane Cueille, président du comité de pilotage du Conseil pour la recherche aéronautique civile (CORAC) :

Je souhaite dissiper le malentendu : la technologie sur laquelle nous travaillons concerne l'ensemble des vols. La discussion a beaucoup porté sur les vols intérieurs du fait de ce que vient d'expliquer Patrick Gandil.

La croissance du trafic aérien et la demande d'avions sont tirées essentiellement par des zones hors Europe, en particulier l'Asie du Sud-Est. La demande est dans ces pays-là, c'est donc leur politique qui compte. Nous avons la chance d'avoir une industrie capable de vendre à l'international et qui représente 17 milliards d'euros d'excédent commercial, ce qui n'est pas négligeable du point de vue budgétaire.

Nous travaillons sur l'ensemble du spectre des avions. Le régional est assez faible. Il pourrait être revitalisé par les nouvelles technologies qui le rendraient plus économique et écologiquement acceptable, mais le coeur du marché, ce sont les moyens et longs courriers.

Un milliard d'euros, c'est pour la recherche et technologie. Au-delà, il y a le développement des produits, qui coûte beaucoup plus cher. Si je prends l'exemple de Safran, le budget de recherche est, en autofinancement, c'est-à-dire hors subventions, de l'ordre de 460 millions en 2018 et tend vers plus de 600 millions en 2022, sur un chiffre d'affaires de quelque 20 milliards d'euros. C'est significatif. Si je rajoute le développement, c'est bien plus élevé. Nous sommes dans une industrie technologique et nous consentons un effort très important sur la technologie. Il est important d'intensifier l'effort dans l'hybridation car, à la fin des fins, l'efficacité énergétique sera fondamentale. Nous prenons largement notre part du fardeau pour répondre à ces enjeux.

Plus les avions vont loin, plus c'est technologiquement compliqué. Dans le futur, il pourra peut-être y avoir une petite part d'électrification sur les moyennes distances. Pour les longues distances, il faudra des révolutions technologiques pour que cela se produise. Cela signifie que nous allons trouver d'autres solutions : la forme de l'avion, peut-être de nouveaux types de carburant – l'hydrogène est compliqué car il pose des problèmes de stockage, pourquoi pas le gaz naturel ? Notre capacité à investir technologiquement est une part très importante de l'équation.

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