Au-delà de ses missions de régulation et d'administration, le CSA s'attache à faire respecter les valeurs qui sont à la base de son action – la dignité humaine, l'expression pluraliste des courants d'opinion, la protection des jeunes téléspectateurs et des consommateurs, la défense de la langue française et l'accessibilité des médias. Le CSA possède une sorte de droit de regard a posteriori. Il réagit en général après des alertes adressées par les téléspectateurs. En 2017, il a ainsi enregistré près de 90 000 plaintes, ce qui constitue un record.
Dans le discours sur les violences faites aux femmes qui a été prononcé le 25 novembre 2017, le président Emmanuel Macron a dévoilé son intention d'étendre les compétences du CSA à la régulation des contenus sur internet. C'est un enjeu majeur auquel je suis particulièrement sensible en tant que présidente de la délégation aux droits des femmes. La violence dirigée contre elles ne connaît pas de frontières, et elle est particulièrement prégnante sur le Web, comme nous l'avons montré au sein de la délégation lors de l'examen du projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
L'attribution d'une compétence dans ce domaine au CSA devrait permettre de lutter plus efficacement contre les violences faites aux femmes. Le CSA est-il prêt à relever ce défi ? Comment entendez-vous mettre en oeuvre cette nouvelle prérogative, et comment le CSA pourrait-il faire pour lutter efficacement contre les violences subies par les femmes sur internet ? Enfin, permettez-moi de saluer l'action de Sylvie Pierre-Brossolette au sein du CSA : elle s'est beaucoup battue sur les enjeux de l'égalité entre les femmes et les hommes, et j'espère que la personne qui lui succédera saura également prendre à coeur cette problématique cruciale pour l'avenir de notre société.