Je souhaite que l'approche de cette question soit claire. J'ai pu observer, lorsque j'étais recteur d'une académie d'outre-mer – où il est habituel, sans que cela pose problème, que les élèves aient une tenue commune – que cela contribue à l'égalité entre les élèves, voire à une certaine justice sociale lorsque la tenue est fournie.
Je ne change pas d'avis sur le sujet : je suis plutôt favorable à cette pratique, mais elle ne doit absolument pas être imposée. J'ai une expérience en la matière, puisque l'internat d'excellence de Sourdun est l'un des rares établissements publics de métropole dans lesquels les élèves portent un uniforme. Du reste, l'évaluation que l'École d'économie de Paris a réalisée des résultats de cet établissement, dont je rappelle qu'il accueille en majorité des élèves défavorisés, notamment de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, est très intéressante. Quoi qu'il en soit, je me souviens de la réunion lors de laquelle le conseil d'administration a adopté ce règlement et du débat avec les élèves : les mêmes arguments que ceux que j'ai entendus ce soir ont été échangés. Or, les élèves, qui ont pu exprimer certaines réticences, que je comprends, sont aujourd'hui unanimes et même fiers de leur uniforme.
Néanmoins, je suis défavorable à cet amendement, car je ne pense pas, je l'ai dit, qu'il faille imposer quoi que ce soit en la matière. Cela doit venir des familles, des élèves et de la communauté éducative, conformément à l'esprit de l'école de la confiance. Si le port de l'uniforme n'est pas contradictoire avec ce projet, il serait contradictoire de l'imposer à l'échelle nationale.