Il prévoit un référentiel national de formation afin de garantir une formation exigeante et de qualité égale partout en France.
Je suis consciente du travail important qui a été accompli depuis la transformation des IUFM en ESPÉ, de leur rapprochement avec l'université et de l'accueil d'un nombre plus important d'étudiants compte tenu de l'élargissement de leurs missions. Ce travail n'est évidemment pas remis en cause.
Cependant, les ESPÉ, que nous avons auditionnées, demandent elles-mêmes davantage de directives du ministère concernant le contenu des formations qu'elles doivent offrir. D'autre part, suite à la création des ESPÉ à la rentrée 2013, des rapports conjoints de l'IGEN et de l'IGAENR ont été demandés pour les trois années suivantes, c'est-à-dire les années 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016. Le dernier de ces rapports souligne plusieurs « points de fragilité persistants » : une culture commune encore en devenir, une professionnalisation des formateurs qui doit s'inscrire dans une véritable politique de gestion des ressources humaines, une préprofessionnalisation qui inscrit la formation des enseignants dans un continuum qui dépasse le cadre du master « Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation » (MEEF), l'enjeu majeur de la formation continue et continuée des enseignants et, enfin, l'enjeu du transfert des résultats de la recherche vers la formation. Il est donc faux de prétendre qu'aucune évaluation des ESPÉ n'a été réalisée. Ensuite, ce changement de nom ne signifie pas que tout est à jeter, bien au contraire : il s'agit de s'adosser sur l'existant et d'en résoudre les failles.
Cet amendement de suppression pure et simple de l'article aurait pour effet de supprimer également le dernier alinéa qui instaure un référentiel de formation, une disposition pourtant consensuelle et demandée par tout le monde, qui est le fruit du travail en commun du ministère de l'éducation nationale, du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, de la Conférence des présidents d'université (CPU), du réseau des directeurs d'ESPÉ et des organisations syndicales. Tout le monde a été associé à la méthode et un consensus a été trouvé. Ce référentiel devrait être rendu public dans les semaines à venir. Pour toutes ces raisons, je suis défavorable à ces amendements.