Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mercredi 30 janvier 2019 à 21h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Comme Mme la rapporteure vient de le rappeler, la ministre de l'enseignement supérieur et moi-même nommons déjà les directeurs d'ESPÉ. D'ailleurs, lorsqu'il m'est arrivé de ne pas signer un arrêté de nomination, j'ai été frappé de voir que les gens s'en étonnaient. Il est donc faux de dire que les ministres de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale se verraient attribuer, de par ce texte, un réel pouvoir de nomination dans la mesure où, formellement, ils ont déjà ce pouvoir. Il n'y a pas grand changement de ce point de vue.

Ce qui change, en revanche, c'est le fondement de la décision, autrement dit la liste des candidats parmi lesquels les deux ministres choisiront un directeur ou une directrice. Cette liste sera établie selon des critères qui sont déjà retenus dans d'autres institutions académiques, en France comme ailleurs dans le monde. Il est assez fréquent d'établir une liste d'excellence lorsqu'on veut nommer quelqu'un à des fonctions de direction dans une institution académique : c'est le signe de l'importance que l'on attache à cette nomination.

Je considère que l'éducation nationale doit accorder la même attention à la nomination d'un directeur ou d'une directrice d'INSPÉ qu'à la nomination d'un recteur ou d'une rectrice. Parce que ces fonctions sont de la plus haute importance, nous devons veiller à ce que les conditions de nomination garantissent l'excellence. Les directeurs ou directrices pourront même, et nous le préciserons par voie réglementaire, être d'origine étrangère. Les recrutements, dans le monde académique, on généralement une dimension internationale, puisqu'il s'agit d'obtenir les meilleurs candidats au niveau mondial.

Cette dimension internationale sera une composante importante de la vie même des futurs INSPÉ. Nous voulons créer une sorte d'Erasmus des professeurs et envisageons déjà, dans le cadre du dialogue franco-allemand, un renforcement du jumelage entre les INSPÉ et les institutions compétentes en matière de formation des professeurs dans les Länder, l'idée étant que les futurs professeurs passent plusieurs mois dans le pays partenaire. J'ai pris l'exemple de l'Allemagne, parce que c'est avec elle que nous avons vocation à avoir les échanges les plus importants, mais cela concernera également d'autres pays de l'Union européenne, voire au-delà.

Cette dimension internationale est, à mes yeux, l'une des principales garanties de la qualité et de l'ouverture d'esprit des futurs INSPÉ, comme de leur caractère académique. Je rappelle que nous voulons favoriser à la fois un ancrage local et pragmatique et une ouverture internationale et scientifique.

Le mode de nomination des directeurs ou directrices d'INSPÉ ne connaîtra pas, je le répète, de grand changement sur la forme, puisque nous reprenons un dispositif existant. En revanche, nous introduisons un changement substantiel sur le fond, puisque la constitution de la liste d'aptitude visera à garantir l'excellence.

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