Cet amendement concerne la formation initiale et continue des enseignants et vise à compléter l'article L. 625-1 du code de l'éducation, en y faisant figurer la lutte contre la LGBTphobie.
On constate que bon nombre d'enseignants sont démunis face au harcèlement LGBTphobe, ce qui s'explique en partie par un déficit de formation initiale. Les pratiques sont très variables d'une ESPÉ à l'autre : il est vrai que certaines d'entre elles proposent un module spécifique sur cette question, mais il est souvent facultatif et n'est choisi que par les enseignants qui s'y intéressent déjà.
Votre présence ici, monsieur le ministre, me donne néanmoins l'occasion de vous exprimer ma sincère et profonde gratitude : le lancement, cette semaine, de la campagne de prévention contre l'homophobie et la transphobie marque une rupture avec celles qui l'ont précédée, car elle ne se contente pas d'un discours moralisateur du type : « L'homophobie, ce n'est pas bien. ». Elle est plus ambitieuse, parce qu'elle fait aussi la promotion de l'égalité et qu'elle fait apparaître, pour la première fois, la transphobie.
Le guide d'accompagnement publié par votre ministère recommande notamment, à la page 9, de mettre en oeuvre une « politique d'établissement », reposant sur une « formation accrue de l'ensemble des personnels ». Il est également recommandé de prendre en charge l'auteur d'un agissement LGBTphobe et d'associer l'élève à l'élaboration de la punition. Au-delà de ce guide d'accompagnement, du service d'écoute et d'aide à distance, du programme d'enseignement et de la visibilité donnée aux personnes LGBT, le temps n'est-il pas venu, et c'est l'objet de cet amendement, de rendre obligatoire la sensibilisation des futurs enseignants à la lutte LGBTphobe dans les centres de formation ?