Nous sommes préoccupés par cet article. L'amendement AC445 vise également à le supprimer, mais je ferai deux remarques. Tout d'abord, nous aurions souhaité que la question majeure de l'attractivité du métier d'enseignant fasse l'objet d'un texte distinct, dans lequel aurait pu être abordés le concours, ses modalités, l'attractivité du métier, les conditions d'enseignement, la rémunération…
Ensuite, l'article 14 prévoit que « lorsqu'ils sont recrutés alors qu'ils sont inscrits dans une formation préparant aux concours d'accès aux corps des personnels enseignants ou des personnels d'éducation, [les assistants d'éducation (AED)] peuvent également se voir confier, respectivement, des fonctions pédagogiques et d'enseignement ou des fonctions d'éducation ». Or, ces dispositions font l'unanimité contre elles. Des AED titulaires d'une licence peuvent déjà effectuer un remplacement ; on les appelle Étudiants apprentis professeurs (EAP), et ils sont au nombre de 1 500. Le ministère dit vouloir aller plus loin, en se fixant un objectif de 3 000 AED par an. Pour financer cette nouvelle voie, il compte sur l'extinction progressive du dispositif « EAP ». Toutefois, nous doutons que cela suffise à financer la réforme proposée, qui consiste en une préprofessionnalisation accrue. En outre, la distinction entre préprofessionnalisation et pré-recrutement est floue. Enfin, nous craignons que ces dispositions ne servent, en définitive, à créer un vivier d'AED destinés à remplacer les personnels absents ou manquants en raison des suppressions de poste que vous avez décidées.
Pour ces différentes raisons, il est à craindre que cette mesure ne permette pas d'atteindre les objectifs affichés.