J'aborderai la question européenne. Nous constatons toujours un retard dans le versement de certaines aides au titre de la PAC. Ce n'est pas normal. Entre MM. Stéphane Le Foll, Jacques Mézard, Stéphane Travert et vous-même, nous aurons épuisé, si j'ose dire, quatre ministres pour régler ce problème, et les difficultés persistent pour certaines aides au titre de la PAC et certaines aides agro-environnementales et climatiques.
Et, s'il est question d'Europe, Monsieur le ministre de l'agriculture, quelle vision, quel dessein propose la France au niveau européen pour l'agriculture, française mais aussi européenne ? Puisque les discussions sur le contenu de la politique agricole commune sont en cours, j'aimerais que vous puissiez me dire de manière suffisamment précise vos orientations. Quelle mission assigne-t-on à l'agriculture française ? Il s'agit de nourrir les Français mais aussi les Européens, et de contribuer à l'exportation vers divers pays. Il s'agit aussi d'une mission environnementale : préservation de l'eau, naturellement, mais aussi la réduction des gaz à effet de serre, méthanisation, questions énergétiques. Il y a aussi la dimension particulière de l'aménagement du territoire. Il faudrait que la France soit le fer de lance en Europe d'une politique agricole commune vaillante et que celle-ci traduise une vision claire. Défendre l'enveloppe attribuée à l'agriculture au niveau européen et au niveau national, c'est primordial, mais il faut aussi une vision, qu'il vous appartient, en tant que ministre, d'exposer. Depuis trop longtemps, ce qui manque en France à l'agriculture, c'est une feuille de route claire. Il serait bon, à la veille du salon de l'agriculture, que vous puissiez, Monsieur le ministre, dessiner les contours de votre projet stratégique.