Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur les prix agricoles à la production qui conditionnent la survie même de l'activité des agriculteurs, producteurs et éleveurs français. Nous avons déjà eu ce débat lors de la discussion, il y a quelques mois, de la loi EGALIM.
Force est de constater que, malgré les annonces du Gouvernement, le compte n'y est toujours pas pour nos agriculteurs. Le constat est sans appel : des exploitations qui sont contraintes de diminuer leurs investissements ; une rentabilité qui chute ; des aides consécutives à l'épisode de sécheresse en 2018 qui sont toujours en attente de versement. Nous avions également alerté sur la nécessité de fixer un prix d'achat plancher des productions agricoles, afin de permettre à nos éleveurs de vivre décemment de leur métier. Malgré les promesses des États généraux de l'alimentation, rien n'est fait pour mettre un terme aux pratiques des industriels et des distributeurs, qui donnent l'illusion d'une hausse des prix – comme cette « infox » de 370 euros pour la tonne de lait – alors que les producteurs continuent d'être étouffés.
Le taux de suicide des agriculteurs est supérieur de 20 % à 30 % à celui du reste de la population. Tous les deux jours, un agriculteur se donne la mort dans notre pays. Alors que les revenus agricoles sont parmi les plus bas du pays – 350 euros par mois pour plus de 30 % d'entre eux – une étude révèle que le plus grand nombre de suicides a été observé durant les mois où les prix du lait étaient les plus bas.
La réforme de la PAC sera dramatique pour le monde agricole. Nos agriculteurs ne peuvent plus attendre, ils ont un indispensable besoin de protection. Monsieur le ministre, il est urgent de prendre en compte la détresse du monde agricole et d'impulser une hausse rapide et durable des prix payés aux agriculteurs français.