L'usine de torpilles du golfe de Saint-Tropez a été vendue à un promoteur immobilier à un prix qui avoisinerait les 50 millions d'euros. Cela pose la question du devenir des sites militaires, qui semblent promis à d'autres usages qu'un usage industriel, surtout lorsqu'ils se situent en bord de Méditerranée – on parle ici d'une superficie de douze hectares et de près d'un kilomètre de front de mer. Certes, la plupart des personnels font désormais partie d'une entreprise de droit privé, Naval Group, mais l'État détient 62,49 % du capital et il est propriétaire du site.
Cela m'inspire quatre observations : la première concerne la perte de souveraineté de la France, qui a besoin d'une torpillerie indépendante et autonome si elle ne veut pas dépendre d'une puissance étrangère et concurrente. La seconde porte sur la désindustrialisation induite, qui se traduit également par des pertes d'emploi et de savoir-faire. En troisième lieu, je vois dans cette opération une forme de détournement de biens publics à des fins de spéculation, et j'ajouterai enfin qu'il n'y a eu aucune concertation locale, alors qu'à l'exception d'un maire tous les élus locaux étaient opposés à cette vente.
Pourquoi, dans ces conditions, avoir autorisé cette vente, puisque c'est vous et la direction départementale des territoires et de la mer qui l'avez autorisée, après déclassement par l'administration des domaines ?
Comment allez-vous vous débrouiller du fait que Naval Group envisage de louer une partie du site pour poursuivre son activité pendant huit ans et comment pouvez-vous justifier l'abandon d'un site naturel exceptionnel à un promoteur pour qu'il le bétonne ?