Intervention de Nicolas le Bigot

Réunion du jeudi 31 janvier 2019 à 9h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Nicolas le Bigot, directeur des affaires environnementales et techniques du Comité des constructeurs français de l'automobile (CCFA) :

Concernant les aides à l'achat de véhicules électriques, il existe en France le système bonus-malus. Les bonus, financés par les malus pesant sur les véhicules les plus émetteurs de CO2, sont actuellement concentrés sur les véhicules électriques dont le contenu technologique rendra le prix plus élevé que leurs équivalents thermiques pendant encore un certain temps, au-delà même de 2022. Nous demandons aux pouvoirs publics de la visibilité sur les aides au moins jusqu'à la fin du quinquennat. Nous en avons besoin pour concevoir nos modèles économiques et le consommateur a besoin de confiance dans la stabilité des politiques publiques de promotion du véhicule électrique.

Le constructeur français Renault Trucks propose d'ores et déjà des véhicules lourds de transport de marchandises totalement électriques. C'est pourquoi, dans la dernière loi de finances, nous avons obtenu l'extension aux véhicules électriques du dispositif de suramortissement jusqu'à présent uniquement éligible aux véhicules à gaz. Il s'agit de véhicules jusqu'à 25 tonnes, très intéressants pour assurer en milieu urbain la livraison du dernier kilomètre en mode zéro émission.

Nous avons besoin aussi d'une visibilité accrue sur les politiques publiques en matière de biocarburants et de bio-GNV. Nous approuvons le principe de l'utilisation des biocarburants et du biogaz en vue de décarboner la mobilité et nous serons les premiers à investir dans ce domaine si nous percevons une réelle volonté politique d'agir massivement en ce sens. Mais aujourd'hui, la politique publique pour le biogaz, le bio-GNV et les biocarburants n'est pas suffisamment visible. Au moment où nous investissons massivement dans l'électrification, nous ne pouvons pas courir tous les lièvres technologiques à la fois, d'autant que nous avons d'autres investissements à réaliser face aux autres grands défis que doit relever la filière automobile, c'est-à-dire ceux liés à la disruption numérique, avec l'avènement du véhicule autonome et connecté, et ceux liés à la disruption sociétale pour laquelle nous investissons dans les nouvelles mobilités avec nos services d'autopartage et de covoiturage. Bien entendu, si nous observions des politiques publiques pouvant conduire à massifier les marchés de véhicules à énergies alternatives, nous construirions des modèles économiques et de rentabilité pour nos investissements technologiques mais, à ce stade, ce n'est pas le cas.

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