– La transmutation n'est pas un phénomène nouveau, elle a été testée avec le projet MYRRHA. Jusqu'à présent, cette opération nécessitait des systèmes énormes, de 400 mètres de long. Le rêve serait de remplacer ces systèmes avec des lasers beaucoup plus légers tels que le laser X-CAN, développé à l'École Polytechnique. Ces nouveaux systèmes doivent être efficaces, tout en produisant des inductions très intenses. Il est également nécessaire d'obtenir une puissance moyenne de l'ordre du mégawatt. Pour ce faire, nous devrons résoudre des difficultés persistantes, tel que le problème d'échauffement. Nous étudions ce sujet actuellement et nous avons des pistes sérieuses.
En conclusion, la lumière extrême offre des possibilités considérables à la recherche et à l'innovation, mais également à l'industrie française et européenne. Je suis rentré des États-Unis il y a environ quinze ans et j'ai alors commencé à proposer ce thème de recherche sur la lumière extrême. J'ai également soumis le sujet à la région Île-de-France avec le projet Apollon, et initié l'infrastructure européenne Extreme Light Infrastructure (ELI), dont les piliers se trouvent à Prague, Bucarest et à Szeged (Hongrie). Le laser Apollon de 10 pétawatts sera le plus puissant du monde. Les derniers essais sont en cours. Ces grands projets de lumière extrême sont une chance pour l'industrie française, car ils sont fabriqués par Thalès et Amplitude.