Intervention de Professeur Sydney Galès

Réunion du jeudi 14 février 2019 à 9h40
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Professeur Sydney Galès, directeur de recherche à l'Institut de physique de l'Université Paris-Orsay :

– À Orsay, j'ai fait ma thèse sur un accélérateur de protons construit par Joliot-Curie en 1956. En 1993, cet accélérateur de protons de 200 MeV a été confié pour un franc symbolique à l'hôpital Curie. Aujourd'hui, c'est un centre de proton-thérapie traitant des milliers de patients atteints de cancer. Cet ensemble mesure quelques centaines de mètres carrés au sol, mais a été créé à partir de la recherche fondamentale pour un franc symbolique. Ces protons de 200 MeV ont la bonne énergie pour traverser l'ensemble du corps, quelle que soit la localisation de la tumeur. Ces particules déposent leur énergie à l'endroit qui correspond à leur énergie finale, à la différence des rayons X ou des rayons Gamma, qui déposent leur énergie depuis l'entrée dans le corps jusqu'à la tumeur. Ce faisant, ils créent des effets secondaires inutiles, que nous savons aujourd'hui combattre.

En France, deux centres de proton-thérapie sont installés, l'un à Orsay, l'autre à Nice. Un centre de carbone-thérapie est en cours de création à Caen. Cette technologie est encore meilleure que la proton-thérapie, car les noyaux de carbone sont plus efficaces pour détruire les cellules cancéreuses qu'un proton. Les machines de proton-thérapie de 200 MeV sont aujourd'hui fabriquées par IBA, une firme belge créée par un physicien, et vendues pour environ 40 à 50 millions d'euros. Ces machines d'une taille immense, représentent actuellement le nec plus ultra de la technologie. L'impact, dans le futur, des possibilités évoquées par Gérard Mourou, améliorera ces systèmes en coût, en surface et en gestion. Encore faut-il que nous parvenions à fabriquer un prototype, et que nous le démontrions.

Pour répondre à votre question, nous voyons en effet un avenir pour cette technique à l'hôpital. En tout état de cause, pour guider les particules à l'endroit de la tumeur, il est nécessaire de les placer, au sortir de l'accélérateur, dans des énormes ensembles magnétiques pour les orienter en angle et en précision. Ces ensembles magnétiques sont très lourds à régler du point de vue mécanique. C'est pourquoi l'approche laser à partir de la lumière serait beaucoup plus simple et moins coûteuse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.