Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
La chasse est une passion solidement ancrée dans nos territoires ruraux, dans nos bourgs, dans nos villages. Elle a donné lieu à des débats souvent vifs, parfois détournés par des associations militantes, à coup de caricatures.
Face au constat d'une régression de la diversité animale, floristique, fongique et génétique parmi des espèces autrefois très communes, de nombreux experts invitent à accorder une attention plus soutenue à la nature ordinaire, et à la protéger.
Le Gouvernement s'est engagé dans la démarche originale et courageuse d'adapter nos outils de maintien de la biodiversité en France, qui n'étaient plus efficaces. La création d'une véritable police rurale de proximité grâce à la fusion de l'Agence française de la biodiversité et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage est, à ce titre, très satisfaisante, de même que la mise en place de la gestion adaptative pour certaines espèces.
Une telle approche pragmatique est totalement soutenue par les chasseurs qui ont souvent été les premiers à donner l'alarme sur la disparition des haies, des insectes, des passereaux ou des zones humides.
La réforme, arbitrée par le Président de la République, s'inscrit dans cette volonté d'associer toutes les forces vives du monde rural à la défense de la nature ordinaire représentant 80 % de nos campagnes. La place des chasseurs, qui avaient été exclus du Grenelle de l'environnement, se trouve donc reconnue.
Parce qu'ils sont une source de propositions novatrices et de bon sens, ils se sont mobilisés pour l'interdiction rapide des néonicotinoïdes. Ils se sont également prononcés contre le développement des engrillagements, devenus une plaie dans les territoires.
Ils attendent du Gouvernement et de la majorité que nous engagions une politique ambitieuse de reconquête des chemins ruraux, avec les élus locaux et les présidents de fédérations. Ainsi, le président Willy Schraen, à la tête de la Fédération nationale de la chasse – FNC – est un président pragmatique, capable de mettre tous les acteurs autour de la table. Le Gouvernement a-t-il engagé des négociations avec la FNC pour qu'elle renforce son action de défense de la biodiversité ordinaire, qui doit être notre priorité ?
Par ailleurs, quelles sont les pistes de réflexion du Gouvernement concernant l'engrillagement des propriétés ? C'est un sujet qui, un jour ou l'autre, sera au coeur des débats, s'il ne l'est pas déjà.