Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Services psychiatriques en haute-savoie

Adrien Taquet, secrétaire d'état auprès de la ministre des solidarités et de la santé :

Le centre hospitalier Annecy-Genevois, dit CHANGE, contribue, comme deux autres établissements, les hôpitaux du Léman et l'établissement public de santé mentale, à la prise en charge des patients en psychiatrie dans le territoire de Haute-Savoie. Il existe par ailleurs des structures médico-sociales en aval, pour les patients handicapés psychiques stabilisés : je pense au foyer d'accueil médicalisé et aux trois SAMSAH – services d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés. En outre, le conseil départemental et l'agence régionale de santé lancent en 2019 un appel à projets pour ouvrir un dispositif médico-social de prise en charge des adultes handicapés psychiques. Enfin, le CHANGE et l'EPSM ont développé des soins de réhabilitation psychosociale.

Les établissements de Haute-Savoie doivent faire face au problème de la démographie médicale des psychiatres, et ils sont loin d'être les seuls de la région à être confronté à cette problématique, laquelle touche aussi – vous l'avez évoqué implicitement – l'ensemble du territoire national. Sachez que la question de l'organisation de la filière psychiatrique et, pour ce qui est davantage de mon ressort, de la pédopsychiatrie, constitue une des priorités de ce gouvernement, sachant qu'une véritable filière est à reconstruire, notamment s'agissant de la pédopsychiatrie.

Cela étant, la problématique que j'ai rappelée a une spécificité dans votre département : sa proximité avec la Suisse, qui aggrave le phénomène puisque s'ajoute la difficulté à recruter des personnels non médicaux, qu'ils soient infirmiers ou aides-soignants, ainsi que des médecins, difficulté due à l'attractivité des salaires en Suisse. Cette situation conduit les établissements à des fermetures de lits, vous l'avez rappelé, amplifiant ainsi les difficultés des patients à accéder aux soins, dans un contexte où les taux d'équipement et les moyens financiers – je pense à la dotation annuelle de fonctionnement des établissements publics – sont inférieurs à la moyenne des établissements de la région.

Concernant le CHANGE, la pénurie de médecins psychiatres a conduit cet établissement à fermer son unité de pédopsychiatrie. Aujourd'hui, seules deux cliniques privées assurent la prise en charge des enfants et des adolescents en hospitalisation complète, et seule une des deux cliniques est financée pour accueillir ces patients en situation de crise, sans pour autant être en réelle capacité de répondre à l'ensemble des besoins, notamment s'agissant des cas les plus complexes. Seul le recrutement de psychiatres permettra la réouverture de cette unité de pédopsychiatrie publique, ainsi que celle des lits de psychiatrie adulte qui ont été fermés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.