Je conteste que nous ne soyons pas offensifs dans le domaine de la transition écologique. Nous venons d'évoquer le sujet du plastique : en dix-huit mois, nous avons fait des pas de géant, et ce au niveau de l'Union européenne. Nous ne restons pas les bras croisés en regardant les choses se passer ; ce n'est ni l'attitude de ce gouvernement ni celle de cette majorité.
Par ailleurs, nous devons nous garder d'une conception faussée des pays qui interdisent ces produits phytosanitaires : vous savez que nous les exportons au Canada et aux États-Unis, pays qui ont les moyens de mûrir leur décision d'importation ou de non-importation. Peut-être direz-vous qu'ils sont dans les mains des lobbies, mais nous exportons bien ces produits chez eux, et non pas uniquement dans des pays dictatoriaux, pauvres, dénués d'autorités sanitaires et incapables de résister aux grands groupes de pression. Nous pouvons donc faire preuve d'un peu d'humilité à ce sujet.
Je rappelle en outre que nous parlons de 2 700 emplois. Il m'arrive d'aller dans des usines et de me trouver en face de gens en train de perdre leur emploi après des restructurations ; ce ne sont pas les situations que je vis le mieux. On peut donc aussi opposer une certaine forme d'humanité à une autre. Et, sur ces sujets aussi, nous menons tous les jours le combat au niveau de l'Union européenne.
L'effet de levier a été évoqué. Notre pays représente 4 % de la production mondiale ; allons-nous changer les choses sur la base d'une telle proportion ? Non. Vous avez raison, c'est donc au niveau de l'Union européenne qu'il est possible de le faire. On évalue à 72 % outre-mer, où il n'y a pas d'alternative, la part des usages dits « orphelins ». Lorsque certains produits phytosanitaires ne sont pas disponibles, il est fait appel à d'autres produits non homologués, qui n'apportent aucune garantie, alors que nous pouvons exporter des produits phytosanitaires en fournissant tous les résultats de nos analyses et de notre savoir, ce que permet, vous l'avez souligné, la qualité de notre agence environnementale. Nous ne faisons donc pas n'importe quoi ; nous agissons en toute transparence.
Pour revenir à la question de l'emploi, je citerai le site d'Action Pin à Castets, qui emploie 108 personnes, celui d'Arysta à Noguères, qui en emploie 100, celui de BASF Agri-Production à Gravelines, qui en emploie 187, celui de Genay qui en emploie 134, celui de Saint-Aubin-lès-Elbeuf qui en emploie 250, et je pourrais continuer mon énumération, dix-neuf sites étant concernés.