Je remercie le Gouvernement d'avoir compris notre demande d'une juste représentation des outre-mer au sein du conseil d'administration de l'Office français de la biodiversité. Ces deux dernières années ont apporté la preuve qu'une représentation plus forte était nécessaire pour expliquer nos spécificités – en matière de biodiversité comme sur tous les autres sujets.
La France possède le deuxième domaine maritime mondial et 97 % de cette richesse se trouve en outre-mer. Or nous avons l'impression de passer à côté de ce potentiel et que nos territoires sont spectateurs et n'ont pas leur mot à dire lors de la prise de décision. J'ai bien noté que vous étiez chargé de la mer, monsieur le ministre de la transition énergétique – ce qui est une excellente nouvelle pour nous, sachez-le, parce que la situation était plutôt floue. Nous souhaitons que cet enjeu de développement économique et de protection de l'environnement soit davantage promu au niveau national. Vous avez évoqué les récifs coralliens : nous souhaitons être associés aux décisions qui concerneront les stratégies découlant du plan récifs. Vous avez amorcé la protection de 100 % des récifs et c'est bien, mais dans un territoire comme la Polynésie qui se compose de 84 atolls, il est parfois nécessaire de créer de petites passes et des espaces de circulation. Il faut que la mise en oeuvre de cette mesure de protection de 100 % des récifs puisse se traduire de manière efficace au quotidien, en lien avec les territoires. Il en va de même pour les décisions prises sur le plan international. Nous avons demandé à plusieurs reprises à être associés aux négociations relatives au futur instrument juridique sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale. Où en sont-elles ?
Deuxième point : l'accès aux financements. La semaine dernière, la ministre des outre-mer nous a alertés sur le fait que les crédits du Fonds européen d'investissement vont augmenter mais qu'en face, aucun projet ne leur répond. Au contraire, lui ai-je répondu : les projets sont nombreux mais les territoires rencontrent malheureusement un problème d'ingénierie. Les moyens accordés doivent absolument servir aussi à financer l'accompagnement technique. Ces dépenses doivent être éligibles dans le cadre des appels d'offres qui relèvent de votre ministère. Les lignes relatives à l'ingénierie ont tendance à être écartées alors qu'elles sont vitales. C'est aussi le cas dans les programmes européens. De quoi pourrons-nous bénéficier après le programme BEST ?