Intervention de Pierre Pouëssel

Réunion du jeudi 21 février 2019 à 14h00
Commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en france

Pierre Pouëssel, préfet de l'Hérault :

S'agissant du mouvement des Gilets jaunes, on a observé, dans un premier temps, une relative neutralité des ultras, qu'ils soient de gauche ou de droite : tous ont commencé par observer le mouvement. À Montpellier, il est clair que c'est l'ultragauche qui a pris la main à partir de la mi-décembre : elle est à l'origine des violences qui ont eu lieu de manière récurrente tous les samedis et qui devraient encore se reproduire à l'occasion de l'« Acte XV » des Gilets jaunes samedi prochain. À Béziers et dans le Biterrois, en revanche, où le Rassemblement national est très fortement représenté, on constate une porosité entre le mouvement des Gilets jaunes et les militants d'extrême droite.

Il existe par ailleurs des « micro-groupuscules », que j'ai déjà évoqués tout à l'heure. Je songe notamment à Combat 18, un groupe néonazi qui va être dissous. D'après mes services, il a déjà disparu au cours de l'année passée, faute de combattants. Il existe aussi, à Sète, un groupe affilié aux Hell's Angels, auquel appartient Serge Ayoub. Cet homme est bien connu des plus anciens, puisqu'il faisait partie du mouvement Troisième Voie, mais aujourd'hui, il se retrouve pratiquement seul à Sète. Il y a encore « Les Soldats d'Odin », un groupuscule d'ultradroite qui est d'abord apparu en Finlande : islamophobe, son but est de constituer des milices d'autodéfense pour protéger les populations blanches des exactions en pays étranger et pour se préparer à la survie en milieu hostile. Mes services de renseignement me disent, et j'ai toutes les raisons de les croire, que ce mouvement, qui est certes entré en contact avec les Brigandes à La-Salvetat-sur-Agout, est extrêmement marginal.

Nous surveillons ces groupes, mais je rappelle que ma boussole, en la matière, c'est l'article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure, dans lequel il est question d'appel ou de recours à la violence. Ce n'est qu'en cas d'appel ou de recours avéré à la violence de la part d'un groupuscule que je peux être amené à engager une procédure de dissolution auprès du ministère de l'intérieur, via la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ).

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