Mais entre les PLF 2017 et 2018, il va pourtant repartir à la hausse, avec un rebond colossal de près de 14 milliards d'euros ! Il est stupéfiant de présenter un budget de l'État avec un tel déficit. La baisse du déficit public ne sera donc pas le fait de l'État : heureusement qu'il y a des collectivités et la Sécurité sociale pour vous permettre de rester dans les clous.
Vous renoncez aussi à réduire l'endettement de la France. L'État va emprunter 195 milliards d'euros en 2018. Or l'endettement à l'échelle mondiale est également un risque extrêmement important pour la croissance. Vous comptez sur la baisse des taux, mais n'oubliez pas que vous devez intégrer les risques qui nous menacent aujourd'hui : dans un monde surendetté avec des actifs financiers et industriels survalorisés, il y a un risque de bulle tout à fait considérable. Ne pas utiliser l'accalmie conjoncturelle pour diminuer les dépenses publiques est une lourde erreur.
J'ajoute qu'il faut tenir compte des contentieux, et pas seulement du risque de contentieux : je pense à celui, spectaculaire, sur la taxe de 3 % pesant sur les dividendes distribués, qui a donné lieu à un mea culpa de M. Moscovici disant qu'il n'a rien décidé en la matière. Ce sont des facteurs de risque encore plus importants et qui s'ajoutent aux risques économiques auxquels est confronté ce budget.
Enfin, vous renoncez aux grands travaux d'infrastructures – du moins me semble-t-il, le sujet n'est pas très clair. Nous sommes face à une série de grandes infrastructures en projet : je pense au canal Seine-Nord, avec un coût de 4,9 milliards, et au tunnel Lyon-Turin, avec un coût de près de 10 milliards sur une dizaine d'années. Pourtant, on se retrouve face au silence absolument étourdissant de l'État. Avez-vous décidé d'aller au bout de ces projets ? Considérez-vous ces infrastructures comme utiles ? L'ensemble des collectivités locales qui se sont mobilisées très largement pour ces infrastructures – comme sur bien d'autres – attendent évidemment des réponses de votre part.
Au-delà de ces renoncements, il y a dans le PLF et dans le PLFSS des injustices inutiles pour la croissance et dangereuse pour le tissu social. Je ne sais pas si Emmanuel Macron est le président des riches, mais il n'est clairement pas celui des retraités, ni celui des collectivités locales, …