Je vous remercie pour votre exposé très enthousiaste, très pro-OTAN. Pour ma part, vous vous en doutez, je ne partage pas ce point de vue. De nombreux sujets auraient pu être abordés, à commencer par le fait que les États-Unis ne respectent plus le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire – Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty (INF) –, mais aussi la manière dont, en novembre dernier, l'OTAN a mis en place l'une des plus grandes manoeuvres militaires depuis la fin de la Guerre froide – l'exercice Trident Juncture, avec 50 000 hommes. Cela a engendré de nombreuses tensions avec la Russie. Quelle est votre analyse sur ce point ?
Par ailleurs, nous avons tous observé l'insistance de Donald Trump – et c'était déjà le cas de la part des États-Unis en 2014 lors des différents sommets de Bruxelles – pour que les pays européens portent leur budget militaire à hauteur de 2 % de leur PIB. Quel regard portez-vous sur ce sujet ? Un tel objectif est-il garant d'une défense efficace ? Ou n'est-il pas plutôt – c'est ma lecture, que vous trouverez sans doute très contestable – un moyen pour les Américains de créer une demande à laquelle seule leur matériel militaire permettrait de répondre ? N'y voyez-vous pas une mainmise des États-Unis sur la vente de matériel militaire à l'OTAN un peu contradictoire avec vos propos, lorsque vous présentiez ce pays comme un partenaire parmi d'autres ?