Elle ne doit pas être gourmande en crédits de fonctionnement. En effet, ce n'est pas en créant un établissement public de plus – financé par un nouvel impôt – chargé de piloter un plan national décidé depuis Paris que nous allons résorber efficacement les fractures territoriales.
Il est légitime de s'interroger sur ce que sera la véritable valeur ajoutée de cette agence alors que des acteurs et des dispositifs existent déjà et qu'il conviendrait, avant tout, de les faire mieux fonctionner dans un contexte budgétaire contraint. Il faudra donc être très attentif à son budget de fonctionnement.
En deuxième lieu, les missions de cette nouvelle agence doivent être pragmatiques et correspondre à ce qui est véritablement nécessaire au développement des territoires ruraux. Cette agence ne devra pas être centrée sur Paris mais ancrée dans les territoires ruraux.
Alors que les services de l'État disparaissent progressivement de nos campagnes, ce qui contribue à la désertification, il est capital d'y rétablir des services de proximité de qualité qui permettront de garder nos villages vivants et qui contribueront demain à leur dynamisme. En effet, comment voulez-vous que les familles repeuplent nos villages si chacune de leur démarche doit se transformer en chemin de croix ?
En troisième lieu, il faut que cette agence soit proche des collectivités territoriales et locales, qu'elle soit à leur écoute et à leur service. Pour ce faire, les élus locaux doivent participer concrètement et fortement à sa gouvernance. Qui, mieux que les élus, connaît les spécificités de chaque territoire et les contraintes auxquelles il est quotidiennement confronté ? Ayez confiance en nos maires, ayez confiance en nos élus et appuyez-vous sur eux pour réduire la fracture territoriale !
En quatrième lieu, l'agence devra tout spécialement répondre aux besoins concrets des territoires ruraux, notamment à deux d'entre eux, décisifs : la modernisation des infrastructures routières et ferroviaires et, surtout, une couverture numérique optimale. C'est par leur développement que l'on favorisera l'installation de nouvelles familles, l'implantation de nouvelles entreprises, d'artisans, et le développement de nouveaux commerces.
Parmi ses missions prioritaires, l'agence devra également accompagner la nécessaire amélioration de l'accès aux soins, qui ne cesse de régresser. Elle devra s'entourer des compétences nécessaires pour assumer pleinement son rôle de coordinateur entre l'État et les collectivités territoriales et, ainsi, contribuer efficacement au renforcement de l'attractivité de nos territoires ruraux.
En conclusion, nous regrettons que la création de cette agence s'insère dans une démarche centralisée et technocratique…