Cela dit, vous avez parlé tout à l'heure de sincérité et de proximité avec les territoires. Dans les grands débats actuels, il est clairement question de fracture territoriale. Certains territoires, madame la ministre, se sentent tout simplement abandonnés.
Tout à l'heure, chacun semblait vouloir ressusciter l'esprit de la DATAR. Avec elle, disiez-vous, les choses partaient d'en haut avant d'irriguer les territoires ; mais si elles les irriguaient, c'est parce que l'État était présent dans les arrondissements, via les DDAF – directions départementales de l'agriculture et de la forêt – ou les DDE – directions départementales de l'équipement – , par exemple. Bref, il y avait du monde dans les sous-préfectures.
Je ne remets pas en cause votre sincérité, mais je ne suis pas sûr que la création d'une agence nationale soit la meilleure solution pour répondre à cette fracture, à ce sentiment d'abandon. Au fil des années, les pouvoirs politiques de tous bords ont régionalisé et centralisé l'État, abandonnant les territoires où il disparaissait des arrondissements. Je m'inquiète donc de la réponse apportée avec cette Agence nationale de la cohésion des territoires.
J'y reviendrai avec l'article 3 car, si cette agence est présidée par un élu, elle sera majoritairement composée de représentants de l'État, et elle sera parisienne.