Mettre en oeuvre « des politiques meilleures pour une vie meilleure » : telle est la mission de l'OCDE et telle est son ambition. Cela en fait-il un organisme à géométrie variable selon la manière dont la presse rapporte ses études ? En réalité, certaines politiques ont démontré, indépendamment des idéologies, être meilleures que d'autres parce que plus faciles et moins coûteuses à mettre en oeuvre et donnant des résultats plus satisfaisants. Si l'on ne peut recommander les mêmes politiques à tous les États, on peut dans certains cas retenir celles qui ont le mieux réussi dans quelques pays, les adapter et voir si elles fonctionnent ailleurs. Notre rôle n'est pas de dire aux Français comment gouverner la France : leur Gouvernement le sait mieux que nous. En revanche, nous pouvons tendre un miroir et demander : « Aimez-vous ce que vous voyez quand vous vous comparez aux autres nations ? Voulez-vous améliorer les choses ? ». Notre contribution consiste à tendre le miroir, à établir un diagnostic et à dire « les meilleures pratiques sont celles-là et elles peuvent fonctionner en France, en Grèce, au Mexique… ». Nous faisons des propositions, puis l'exécutif et le Parlement disposent en ayant en main tous les éléments possibles sur une centaine de sujets, dont l'environnement et la fiscalité. Ainsi, vous avez mentionné la croissance, la productivité et la redistribution des richesses ; on ne peut s'en tenir ni à la productivité et à la croissance seules, car cette option a échoué, ni à la redistribution seule car cela a échoué aussi. Nous savons, parce que nous l'avons mesuré, que la politique qui marche le mieux en ce domaine est celle qui lie les trois éléments.