Mon intervention portera sur les récents développements de notre intervention au Sahel. En effet, les événements de ces dernières semaines ne nous incitent pas à l'optimisme quant à l'évolution de la situation sur place. La déstabilisation semble s'étendre à des pays jusque-là épargnés par la menace terroriste, à tel point – vous l'avez dit – que la force Barkhane a dû intervenir il y a quelques semaines au Burkina Faso. Cette opération a été un succès, avec une victoire sur les forces djihadistes et la mort d'un de leurs chefs, Amadou Koufa. Si nous pouvons nous féliciter de cette opération, nous devons nous interroger sur notre capacité à étendre ainsi l'espace d'intervention de nos forces présentes sur place, le Burkina Faso étant bien éloigné du nord du Mali, où nous étions initialement positionnés.
Cette stabilité précaire ne concerne pas uniquement, d'ailleurs, le Burkina Faso : le Niger et le Tchad sont également touchés – sans parler bien sûr du Mali. Il y a donc urgence, vous l'avez dit, à voir le G5 Sahel monter en puissance, pour que la force conjointe devienne véritablement opérationnelle. Vous nous avez déjà donné des précisions sur ce déploiement.
Par ailleurs, le pays fort de cette coalition reste la Mauritanie : elle seule dispose d'une véritable armée capable de sécuriser ses frontières. Or le mandat du président Aziz se termine en début d'année prochaine, et la Constitution l'empêche d'en briguer un troisième. Comment, selon vous, évoluera la situation politique interne de la Mauritanie, dont la stabilité et le jeu politique sont complexes ? Quels sont les efforts faits par la France et l'Union européenne – laquelle devient un acteur important dans la région – pour soutenir le G5 Sahel et la Mauritanie en particulier ?