Ce mardi 11 décembre, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été désigné personnalité de l'année par le magazine américain Time pour son engagement dans la recherche de la vérité. Cet homme entré en toute confiance le 2 octobre dernier dans le consulat saoudien à Istanbul afin d'obtenir un document nécessaire à son mariage n'en est jamais ressorti vivant. D'après les autorités turques et certaines sources de la CIA, il a été assassiné par un commando de quinze personnes toutes proches du prince héritier Mohammed Ben Salmane, venu spécialement d'Arabie Saoudite afin de torturer le journaliste l'assassiner et le démembrer. Après de nombreuses volte-face, l'Arabie Saoudite a bien confirmé la mort de Jamal Khashoggi admis que son meurtre était prémédité. Le parquet turc a alors lancé une procédure d'extradition de dix-huit suspects saoudiens, demande refusée par le ministre saoudien des affaires étrangères. De son côté, la CIA aurait intercepté des communications téléphoniques prouvant que Mohammed Ben Salmane était le commanditaire de cet assassinat. L'Arabie Saoudite compte s'en tirer en jugeant sur son territoire, selon ses lois, quelques-uns des auteurs de cet acte, avec sans doute une indulgence proportionnelle à l'irritation que ce journaliste provoquait chez les autorités du royaume. Quant à la Turquie, elle distille des informations, pas des preuves. Or, elle est loin d'être exemplaire en matière de droits humains. Une possible instrumentalisation par le président Erdoğan est donc envisageable.
Pour éviter que ce crime soit impuni, plusieurs députés du groupe La République en Marche, à mon initiative, ont demandé qu'une enquête impartiale et indépendante soit menée sous l'égide de l'ONU et suggéré la mise en place de sanctions individuelles ciblées, sur le modèle du Magnitsky Act, avec gel des avoirs et interdictions de visa.
Que pouvez-vous nous dire, monsieur le ministre, à propos de l'affaire Khashoggi, des faits et de leurs suites ?