M. Fanget évoquait la Mauritanie. J'ai rencontré le président Aziz la semaine dernière. Je relève avec beaucoup d'intérêt qu'il a pris l'engagement de respecter la Constitution, donc de ne pas se représenter. Ce n'est pas obligatoire partout en Afrique ou ailleurs – je le dis avec beaucoup de force parce que je lui ai dit. Il aura donc un successeur. Étant donné le résultat des très récentes élections législatives, on peut penser que son successeur suivra la ligne, positive, du président Aziz.
M. Fanget disait qu'il y avait une force significative, celle de la Mauritanie. D'autres armées sont solides, en particulier celle du Tchad. Il est vrai cependant qu'il y a une faiblesse des forces armées burkinabés. Il serait long d'en expliquer les raisons mais c'est en particulier lié au fait que M. Kaboré n'a pas voulu reprendre – on peut le comprendre – la forte garde rapprochée que son prédécesseur Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir par un coup d'État, s'était constituée. Le président Kaboré vient à Paris lundi prochain 17 décembre, et je suis allé au Burkina Faso évoquer la question avec lui il y a deux ou trois semaines. La mission Barkhane concerne non pas seulement le Mali mais l'ensemble des pays du G5 Sahel, sous réserve que les chefs d'État et de gouvernement des pays concernés y fassent appel. D'ailleurs, l'état-major de Barkhane est établi à N'Djamena et non au Mali.
La force est ainsi intervenue au Burkina Faso contre l'un des nombreux groupes organisés, celui-ci plus proche de l'État islamique. C'est à la demande du président du Burkina Faso que nous sommes intervenus. Il faut que nous aidions les Burkinabés à se doter d'un dispositif militaire suffisamment significatif. Depuis quelque temps, il y a des mouvements de groupes dans des zones où nous n'étions pas habitués à en voir, c'est vrai, mais, parallèlement, la force Barkhane a remporté, depuis quelques mois, des succès important contre le terrorisme. La lutte contre le terrorisme continue et doit continuer et rester vigoureuse – cette journée le montre particulièrement. À cet égard, l'opération Barkhane est tout à fait importante.
Un autre sujet, qui mériterait une discussion approfondie, a été évoqué lors de la réunion que nous avons tenue avec des chefs d'État et de gouvernement à Nouakchott : la relation, qu'il y a – on ne le dit pas suffisamment – entre les trafics de drogue et ces groupes. Je suis preneur d'une discussion de fond sur ce sujet, y compris d'une discussion publique. On fait comme si on cachait cela, mais ce n'est pas vrai. L'argent de la drogue sert au terrorisme, c'est clair, en particulier dans cette partie de l'Afrique.