Ce budget, en réalité, c'est plutôt : des cadeaux aux riches, en veux-tu, en voilà ! Au moment précis où vous demandez des efforts à une majorité de Français – 5 euros d'APL en moins, 2 euros de plus pour le forfait hospitalier, une hausse de la CSG qui pénalisera les retraités, des collectivités territoriales que l'on étrangle, et j'en passe – , vous décidez de distribuer de l'argent aux plus riches via la réforme de l'ISF, laquelle représentera pour eux un cadeau de 3,2 milliards d'euros.
Je tiens aussi à vous répondre, s'agissant de la taxe sur les dividendes, sur le remboursement annuel de 1,8 milliard. Cela pose un problème politique – puisque la mesure profitera aux plus riches – , mais aussi un problème de souveraineté. Comme l'ont fait beaucoup de gouvernements précédents, vous vous abritez derrière l'Union européenne, laquelle interdirait de taxer les dividendes et le capital ; mais à quoi sert de débattre dans cette enceinte si l'on ne peut les taxer au nom du partage des richesses ?
C'est l'un des enjeux très importants. Vous vous soumettez à l'Union européenne et vous annoncez que, si de grands patrons demandent pour demain le remboursement à hauteur de 9 milliards, il faudra là encore servir l'Union européenne et le grand capital.
Eh bien, nous sommes en total désaccord. Le débat public est aujourd'hui totalement abaissé, parce que nous ne sommes pas capables de penser autrement les recettes et les dépenses. Invoquer sans cesse la dette sert à expliquer qu'il s'agirait toujours, au fond, de diminuer les dépenses et de ne pas augmenter les recettes. Nous prétendons, au contraire, que des marges existent, dans l'évasion fiscale, dans la taxation du capital ou dans une refonte beaucoup plus juste de l'impôt, et certainement pas dans une logique visant à toujours enrichir les plus riches.