Nous avons donc besoin, dans ce domaine, de ne plus être mis devant le fait accompli. Nous ne devons plus jamais vivre ce que nous avons vécu lorsque nous avons assisté, impuissants, à la perte d'un des fleurons de l'industrie française. Ces questions de sécurité économique sont majeures. Si vous creusez l'affaire Asltom, vous verrez qu'aux États-Unis, un cadre d'Alstom a été emprisonné et qu'une procédure a été lancée. Sur ces sujets, nous devons être moins naïfs et apprendre à nous défendre.
Les mots ont un sens : ce qu'il faut, c'est une délégation à la sécurité économique, et non un sous-machin comme celui que vous allez nous proposer. Dire que les présidents des commissions, qui sont des gens formidables – M. Lescure en est un et j'espère que M. Woerth sera, comme nous le demandons à travers cet amendement, ajouté à la liste – , pourront avoir accès à des informations, cela ne suffit pas. La création d'une délégation à la sécurité économique eût été un signal fort envoyé aux investisseurs étrangers, aux Français, aux pays étrangers. Cela nous aurait permis d'indiquer que, désormais, la France tient compte de cette question, que celle-ci ne relève plus uniquement de Bercy, mais qu'elle est pilotée sous le regard de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Je regrette donc que vous ayez reculé sur ce point. Vu ce qu'il s'est passé, et vu les suspicions nées de l'affaire Alstom, caler sur ce sujet, alors que l'on sait le rôle qu'ont joué certaines banques d'affaires…