On a beaucoup entendu le qualificatif de fourre-tout pour désigner ce texte qui accumulerait les décisions. On ne peut pas nier que nous vivons une inflexion du monde : le raisonnement traditionnel – certains l'appelleront capitaliste ou ultralibéral – a besoin d'être nuancé. Après la simplification que nous avons connue pendant toute la période de la révolution industrielle, des demandes s'expriment de quête de sens dans les entreprises et de réflexion approfondie – on les a entendues jusque dans la rue aujourd'hui.
La raison d'être est habituellement associée aux êtres vivants, aux êtres pensants, pas aux organisations. Pourtant, c'est bien ce que nous essayons de toucher du doigt. Je voudrais partager avec vous mon expérience dans ce domaine. Nombreux sont les M. Jourdain de la raison d'être aujourd'hui dans les entreprises. Depuis des années, des patrons de PME, trop souvent caricaturés, s'intéressent à leurs employés, à leur bien-être, leur confort, leurs écosystèmes, leurs externalités – tous ces mots que nous avons évoqués moult fois.
Cet article est la clé de voûte de cette nouvelle manière de construire les entreprises. Nous essayons, non pas d'imposer aux chefs d'entreprise ce qui pourrait constituer un danger, puisque des organisations pourraient blâmer les entreprises de ne pas être assez attentives, mais de reconnaître dans la loi la rupture que je viens d'évoquer.
Je pourrai résumer d'une façon simple cette nouvelle manière de voir : pendant la période du capitalisme traditionnel, on recherchait la maximisation – des profits, des rapports de forces, des retours sur investissement. Je vous propose que nous allions vers l'optimisation, c'est-à-dire la prise en compte des intérêts communs, qui permettra certainement d'écrire une bonne page de l'histoire économique à venir.