Ce qui compte, monsieur Potier, c'est à la fois l'affirmation d'un objectif et les moyens que l'on se donne pour l'atteindre. L'un ne va pas sans l'autre. Affirmez un objectif comme nous l'avons fait – nous avons inscrit la RSE dans le code civil, nous voulons cranter l'économie responsable du XXIe siècle – , cela permet de se donner les moyens nécessaires. Ils passent par la revue de labels, par la matrice, par la détermination de critères par l'État. Une telle démarche ne s'est jamais vue, ce sera la première fois. Un pas immense est franchi.
Créer un label public d'État qui vienne écraser l'ensemble des organismes de certification aujourd'hui experts en la matière, je ne pense pas que soit une bonne chose. La RSE a été créée dans la société civile. Il faut aussi lui laisser la main. Vous avez cité l'exemple du bio : quand le label AB a été créé, il a écrasé tous les autres. Nous ne voulons pas en arriver là en matière de RSE. Nous voulons donner du sens, de la cohérence, et permettre une dynamique qui soit équitable pour l'ensemble des structures, mais nous ne prônons pas un interventionnisme de l'État pour la certification RSE elle-même.