… mérite tout de même un peu plus d'attention.
Le projet de loi PACTE comporte des avancées, qui ont été citées par Daniel Fasquelle, Laure de La Raudière et Philippe Bolo. Il y a aussi dans ce texte quelques absences. Sur la transmission d'entreprises, par exemple, dont on sait qu'elle constitue pour ce pays un enjeu terrible, la copie est quasiment blanche. Quant à l'affaire des seuils à 50, depuis combien d'années menons-nous ce combat ? Et on parle toujours d'axe franco-allemand, d'Europe, du scrutin de la fin du mois de mai. Mais nos PME françaises demeureront sous-dimensionnées, car nous passons à côté du sujet. Le fonds d'innovation et de rupture, c'est génial ! Mais 300 millions d'euros, croyez-vous que ce soit sérieux ? Et surtout, on ne nous dit pas tout : on nous disait que les privatisations devaient l'alimenter. Mais c'est faux. La privatisation d'ADP doit rapporter 14 milliards ! Au-delà du problème des chiffres, c'est l'enjeu stratégique de l'innovation qui est au coeur du problème : c'est là qu'il faut mettre le paquet au moment où la compétition fait rage. Malheureusement, la copie n'est pas satisfaisante.
N'oublions pas non plus que la première entreprise de France, c'est l'artisanat. Si nous avons un peu allégé la peine infligée aux chambres de commerce et d'industrie, je regrette que les engagements solennels qui avaient été pris n'aient pas été tenus. Pas par vous, madame la secrétaire d'État, mais par d'autres, qui avaient promis que l'on ne ferait plus les poches des chambres consulaires. Mais on continue ! Or ce sont bien elles qui assurent le maillage de proximité de nos territoires. Nul ne peut le contester. Et vous faites de surcroît un mauvais sort au stage de préparation à l'installation !
Je suis heureux en revanche que ce projet de loi comporte des évolutions sensibles, positives, en ce qui concerne le financement de l'économie. Et là, franchement, il faut y aller !
Un dernier mot sur ADP : il aurait mieux valu nous dire que vous cherchiez dix, quinze, vingt milliards… Il y avait d'autres actifs que vous pouviez vendre, et moins stratégiques ! Cette privatisation est une faute, et vous le constaterez vous-même. Une fois la concession accordée, jamais l'État n'aura les moyens de remettre la main sur ADP. Je souhaite de tout coeur que les garanties promises soient au rendez-vous ; je n'en suis pas persuadé. La triste expérience des autoroutes nous a malheureusement donné raison.