Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 16h00
Organisation et transformation du système de santé — Présentation

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Nous vous proposons donc de mettre fin à cette situation, de diversifier les critères d'évaluation des étudiants, de construire des parcours multiples, de leur permettre de réfléchir et de respirer. Je suis convaincue qu'ainsi mieux formés, ces étudiants nous soignerons mieux.

Pour conclure, je voudrais évoquer la principale question présente dans les esprits de tous les élus que vous êtes, et qui vous est constamment posée en circonscription : qu'est-ce que tout cela changera aux problèmes des zones où manquent des professionnels de santé ?

C'est un problème que nous devons aborder sous l'angle de la formation. Il faut neuf à quinze ans pour former un médecin. Les difficultés actuelles sont le résultat de décisions prises dans les années 1990 et 2000. Il faudra du temps pour corriger ce passif. Chacun peut le comprendre, nous ne pouvons pas augmenter dès demain le nombre de médecins diplômés. Nous pouvons, en revanche, améliorer, dès demain ou après-demain, l'accès aux soins par un ensemble de mesures qu'Agnès Buzyn vous a présentées. Des formations nouvelles, comme la création des diplômes d'infirmier de pratique avancée, initiée dès le mois de septembre dernier, permettront également des organisations différentes, libérant du temps médical en assurant différemment et mieux la prise en charge des maladies chroniques, par exemple.

Faire de la formation un levier à long terme pour changer la manière dont nous répondons à la demande sociale et territoriale de soignants, c'est tout l'objet du chapitre 1er du projet de loi. Nous sommes confiants dans l'idée qu'un processus de décision à l'écoute du terrain tiendra bien mieux compte des réalités. Il est important que toutes les parties prenantes y concourent. C'est le sens de l'association de la commission régionale de la santé et de l'autonomie que votre commission des affaires sociales a souhaité inscrire dans la loi, à l'initiative de la rapporteure Stéphanie Rist.

Si l'examen en commission nous a déjà permis de franchir des étapes importantes, je ne doute pas que nous aurons un débat riche et vivant sur ce que nous attendons collectivement des études de médecine dans leur généralité. Beaucoup d'autres propositions nous permettront d'évoquer le contenu des études, l'organisation des stages, la place des patients. Nous vous proposerons de modifier la définition même des études médicales dans le code de l'éducation pour l'adapter à ce que nos concitoyens attendent aujourd'hui de la formation d'un médecin. D'autres propositions portent sur des contenus de formation. Elles ne sont pas du domaine de la loi mais pourront inspirer la rédaction des textes réglementaires.

Vous l'avez compris, mesdames, messieurs les députés, l'intention du Gouvernement est claire. La transformation de l'organisation de notre système de santé est un mouvement structurel d'évolution à long terme au profit de nos concitoyens. La réforme des études médicales, c'est la construction dans nos universités, avec les professeurs, les étudiants, les patients et tous les professionnels qui concourent à la formation, particulièrement en stage, du socle de cette transformation. Nous le devons à nos concitoyens.

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