Sur le principe, nous sommes favorables à une réforme du deuxième cycle des études de médecine, les modalités actuelles d'examen ne permettant pas d'apprécier, suffisamment, certaines qualités humaines que nous jugeons inhérentes à l'exercice d'une profession de santé.
Les épreuves classantes que vous proposez de supprimer ont en effet trois défauts majeurs : les connaissances sont exclusivement vérifiées par des QCM, au détriment des compétences – notamment, le savoir-être ; le deuxième cycle correspond moins à une période d'assimilation des connaissances qu'à un temps de préparation aux épreuves, ce qui confère à ces années d'études un caractère un peu anxyogène, inadéquat avec un environnement d'études sain, harmonieux et efficace ; enfin, il est préférable de procéder à l'évaluation dès la cinquième année et non à la sixième.
Humaniser la relation entre soignants et soignés – même si nous connaissons les qualités humaines que déploient les professionnels de santé dans notre pays – , c'est reconnaître à la composante relationnelle une importance cruciale. C'est pourquoi nous appelons de nos voeux une formation universitaire qui accorde une place prépondérante, d'une part, aux connaissances et, d'autre part, aux compétences pratiques et humaines. Il s'agit de trouver un équilibre vertueux car les unes ne sauraient se passer des autres.
Nous considérons que garantir des soins de qualité, c'est privilégier le temps d'enseignement et d'assimilation, à l'inverse de l'apprentissage forcé des années préparatoires en vue des épreuves classantes.
Cette réforme doit, en fait, être l'occasion de rendre ses lettres de noblesse à la médecine générale, car nous formons aujourd'hui plus de spécialistes que de généralistes, alors que c'est dans ce secteur que sont pour partie nos besoins.