Intervention de Amélie de Montchalin

Séance en hémicycle du mercredi 18 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAmélie de Montchalin :

Une fois encore, je veux dire et redire la vérité aux Français qui suivent nos débats.

Oui, c'est un budget pour les Français qui entreprennent. Il donne le signal que l'État soutient l'esprit d'entreprise, après que l'impôt l'a sanctionné pendant des années. Loin de la caricature, le groupe La République en marche défendra un prélèvement forfaitaire de 30 % maximum sur les plus-values des professionnels – agriculteurs, artisans, commerçants… – , pour qu'il n'y ait plus de différence entre ceux qui investissent dans leur entreprise ou dans un produit financier.

Loin de la caricature, nous défendrons des mesures qui permettent à tous les patrons de PME de penser d'abord à l'activité plutôt qu'à la fiscalité ou à leur âge, quand ils doivent faire des choix de cession ou de reprise d'entreprise.

Loin de la caricature, nous défendrons la remobilisation de 3,5 milliards d'euros d'impôt dans l'économie productive en réformant l'ISF. Nous, parlementaires, suivrons de près les intermédiaires financiers pour qu'ils flèchent plus activement l'épargne des Français vers nos PME, qu'ils créent de nouveaux produits d'épargne, qu'ils prennent des engagements. Ce n'est pas un chèque en blanc que nous faisons, c'est un réel changement culturel que nous voulons. Nous, députés, prendrons toute notre part pour qu'il ait bien lieu.

Oui, c'est un budget pour les Français qui travaillent. Non, ce n'est pas une posture, mais une urgence, que de revaloriser la prime d'activité : dans cinq ans, un salarié au SMIC gagnera 1 300 euros de plus par an qu'aujourd'hui. Non, ce n'est pas une posture, mais une urgence, que de transférer le coût de notre protection sociale des seuls actifs vers tous les revenus, en augmentant la CSG – et pas la TVA qui aurait touché aveuglément tous les Français, même, et surtout, les plus modestes d'entre eux.

Loin des caricatures de l'opposition, la hausse de la CSG, qui ne concernera pas 40 % des retraités, sera compensée par la baisse de la taxe d'habitation pour 40 autres pour cent, dont la pension est inférieure à 2 500 euros par mois. Elle ne touchera pas les petits épargnants, grâce à l'introduction du prélèvement forfaitaire unique à 30 %.

Oui, c'est un budget pour les Français les plus fragiles, dont la précarité économique devrait réunir tout notre hémicycle plutôt que de nous diviser. Qui peut vraiment s'opposer aujourd'hui à redonner les moyens de vivre décemment à ceux qui subissent la pauvreté ? Qui peut s'opposer à notre revalorisation de 90 euros de l'allocation adulte handicapé et de près de 100 euros par mois du minimum vieillesse ?

Le débat qui s'ouvre est aussi l'occasion de dévoiler aux Français les contresens de nos oppositions. D'abord, un contresens économique venant de nos opposants de gauche, qui nous disent que rien de ce que nous ferons ne fonctionnera et qui proposent de ne rien changer pour que tout change. Ce n'est pas en continuant d'augmenter les impôts sur le capital et le patrimoine, comme cela a été fait depuis trente ans, que nous répondrons au sous-investissement dans nos PME, à la fragilisation de notre tissu industriel, et au départ de nos startups qui cherchent ailleurs des financements.

Ensuite, un contresens politique venant de notre opposition à droite, qui propose de baisser pour plus de 12 milliards d'euros les impôts des classes moyennes supérieures. Une proposition difficile à entendre de la part de ceux qui nous donnent des leçons de bonne gestion et nous expliquent qu'il faut « tenir le déficit ». Loin de la caricature, nous réduirons notre dette de cinq points de PIB d'ici à 2022 et nos dépenses publiques de 0,7 point dès 2018 : du jamais vu depuis 2000, quand la croissance atteignait le double de l'actuelle.

Nous, députés En marche, sommes libres, libres de ne pas suivre ces postures politiciennes vieilles de trente ans. Nous avons eu à coeur d'enrichir ce budget de nos expériences de terrain, de chefs d'entreprise, de salariés, d'élus locaux, de pères et mères de famille, et de contribuables.

Nous, députés En marche, je le dis devant tous les Français, aurons surtout à coeur de nous assurer que les mesures de ce budget deviennent réalité. Notre travail ne s'arrêtera pas le 22 décembre en votant le projet de loi de finances, il commencera dès le lendemain, pour mettre toute notre énergie à suivre l'application de chaque mesure. En rendant compte, en permettant à tous les Français d'agir avec nous à la transformation de notre pays.

Picasso, puisque c'était l'homme de la soirée d'hier, disait ; « Les autres parlent, moi je travaille ». Soyez certains, que nous, députés En marche, sommes et serons au travail !

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