Je précise que cette appréciation est personnelle et qu'elle n'engage donc que son auteur. Quoi qu'il en soit, les préoccupations de nos collègues sont à la fois légitimes et sincères.
Toutefois, je redoute qu'en multipliant les occasions de transférer des tâches nouvelles à des praticiens afin d'acter la pénurie, d'une part on accélère la mise en place d'une médecine à plusieurs vitesses, et d'autre part on légitime demain une situation de fait. Car il y a du flou sur la définition des hôpitaux de proximité ! Dans mon territoire, dois-je m'inquiéter pour le SMUR dans la vallée de la Bresle, ou pour le maintien des urgences ? Sur ce point, la ministre m'a rassuré et je ne mets pas sa parole en doute.
Bref, il y a de quoi s'inquiéter quant à la définition, demain, des hôpitaux de proximité. Si l'on multiplie les occasions de transférer ici ou là – aux ophtalmos, aux pharmaciens, plus tard aux infirmières – certaines tâches, je redoute que l'on donne naissance à des inégalités sociales et territoriales en matière d'accès à une médecine de qualité. Je le redoute, parce que ça, ce n'est pas la République.