J'entends bien l'argument qui vient d'être développé, et je suis bien conscient de ce risque. Mais la situation d'urgence est telle que l'injustice et l'inégalité ont déjà cours ! Mes chers collègues, quand on veut voir un ophtalmo dans le Jura ou dans les Pyrénées, on doit attendre six mois. Moi, dans le VIIIe arrondissement, j'ai obtenu un rendez-vous en quinze jours – mais avec un dépassement d'honoraires !
Alors effectivement, la situation n'est pas la même dans le VIIIe arrondissement qu'au fin fond des campagnes françaises. Nous sommes tous confrontés à cette situation. Il me semble donc que certains professionnels pourraient être mobilisés pour mettre fin à cette situation d'urgence.
Si l'on veut que cela reste de l'urgence, c'est-à-dire que la situation ne perdure pas, il faut quand même trouver une réponse. Or nous continuons à faire ici comme si nous vivions dans un pays normalement pourvu en médecins : par moments, je rêve !
Je rêve lorsque j'entends Mme la ministre nous parler de certification ! Pour les médecins, c'est génial, et je suis totalement favorable à ce que les patients puissent choisir entre un médecin certifié, qui a suivi des formations, et un autre qui n'a pas fait une telle démarche. Sauf que dans nos campagnes, ils ne pourront pas choisir, il n'y a pas de médecins !
Voilà où nous en sommes : c'est ça, la réalité.