Madame la ministre, je remets sur le tapis un sujet que j'avais déjà abordé avec vous et certains de vos collègues : il s'agit de la démographie médicale.
Il n'y a jamais eu en France autant de médecins qu'aujourd'hui. Certes, la population étant vieillissante, elle a davantage de besoins, mais comment appréhendez-vous le fait qu'il existe une telle disparité dans les dépenses de santé par habitant, par exemple entre la Côte-d'Azur et les territoires reculés du Nord-Pas-de-Calais ou la « diagonale du vide » ?
Je veux bien que l'on dise préférer les pratiques incitatives aux pratiques coercitives, mais, concrètement, quelle sera l'efficacité des mesures que vous envisagez ? Chaque Français pourra-t-il disposer d'un médecin traitant – ce qui serait le minimum ?
Le cas décrit par Marie-Christine Dalloz est édifiant : un médecin ne peut pas prendre plus de patients que de raison ; il n'y a que vingt-quatre heures dans une journée, sept jours dans une semaine.
Je le répète : comment appréhendez-vous l'efficacité des mesures, somme toute assez timides, que vous nous proposez ? Il faut que vous répondiez à cette question. C'est la condition sine qua non pour espérer nous convaincre ou pour vous opposer aux amendements qui seront proposés de part et d'autre de l'hémicycle.