Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 15h00
Organisation et transformation du système de santé — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

J'aimerais, puisque nous entamons cette discussion, poser la question de la répartition des médecins et des moyens que nous nous donnons pour lutter contre la désertification médicale. Celle-ci est un angle mort du grand débat national. La question de l'accès à la santé n'a pas été retenue par le Président de la République comme sujet de débat durant ces trois mois. Et pourtant, si l'on étudie attentivement ce que les Français ont écrit dans les cahiers de doléances – j'en ai ouvert un dans ma permanence – , la question de l'accès aux soins, de la présence médicale revient de façon constante. Mme la ministre nous dit que, contre la désertification médicale, nous allons continuer les politiques d'incitation ; or ces politiques sont appliquées depuis des années.

Elle nous dit aussi : « Surtout, ne nous engageons dans des politiques de régulation parce que vous allez décourager la médecine générale. » Il faut apporter quelques éléments de réponse sur ce point. Tout d'abord, sur tous les bancs, des députés proposent divers dispositifs pour une plus grande régulation ou, tout simplement, pour une régulation de l'installation des médecins. Cette régulation vise l'ensemble des spécialités et pas simplement la médecine générale. Les inégalités d'accès aux soins sont évidemment criantes en médecine générale mais elles le sont encore davantage pour les spécialités. Je donnerai quelques chiffres : l'écart entre le département le mieux doté et le département le moins bien doté va de 1 à 2,2 en médecine générale ; pour les pédiatres, il va de 1 à 24 ; pour les ophtalmologues, il va de 1 à 23. La question de l'accès aux soins et de la régulation se pose bien pour l'ensemble des spécialités.

Je veux ajouter un autre argument : je n'ai toujours pas compris pourquoi la régulation de l'installation vaudrait pour les kinésithérapeutes, pour les infirmières – profession libérale ! – , pour les pharmaciens, mais pas pour les médecins.

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