Je comprends que vous préfériez les jardins à l'anglaise, dans le style de Margaret Thatcher, aux jardins à la française. Mais les députés siégeant de ce côté-ci de l'hémicycle connaissent, eux aussi, ce que vous avez appelé la vraie vie.
Comme j'ai tenté de vous le dire hier, la vraie vie c'est aussi ce qui est arrivé aux employées de l'entreprise Palace Parfums, des femmes payées au-dessous du SMIC, licenciées entre Noël et le jour de l'an, transformées en esclaves modernes, c'est-à-dire reléguées à leur domicile pour travailler sans être déclarées, et qui ont mis dix ans à obtenir juste réparation des préjudices qu'elles avaient subis.
La vraie vie, c'est aussi ce qui est arrivé aux verriers au bout chaud de la vallée de la Bresle, qui après trente-cinq ans de labeur sont victimes de cancers liés à l'amiante et prennent conscience que la jurisprudence les privera de réparations.
La vraie vie, c'est aussi le sort réservé aux personnes qui, dans le secteur de l'aide à domicile, doivent prendre soin de personnes âgées avec dignité, mais sont précarisées et soumises à des contrats à temps partiel, à horaires modulables, bref, sont corvéables à merci.
Si vous voulez continuer à parler de la vraie vie, nous avons assez d'exemples pour nourrir nos débats. Quoi qu'il en soit, nous prenons bonne note de ce que vous avez dit : votre projet s'inspire plus des jardins à l'anglaise que des jardins à la française.