Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 15h00
Organisation et transformation du système de santé — Article 5 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Avec cet article et les amendements y portant article additionnel, nous allons aborder la question du zonage et de la répartition des médecins sur le territoire. Nous en avons longuement traité en commission et ici lors de la discussion générale. Pour suivre ces questions depuis une dizaine d'années au Parlement, d'abord avec Mme Bachelot, puis Mme Touraine, et maintenant Mme Buzyn, je tiens à dire ma très grande préoccupation concernant le renouvellement et l'installation des médecins dans certaines parties du territoire.

Depuis dix ans, toutes les mesures incitatives ont été mises en oeuvre. Tout d'abord, les aides à l'installation : je me souviens de la prime à l'installation de 50 000 euros annoncée par Emmanuel Macron. Puis les zones de revitalisation rurale, dans lesquelles un médecin est exonéré de tout impôt sur le revenu pendant cinq ans, puis à 75 % la sixième année, à 50 % la septième et à 25 % la huitième année. Nous avons testé les maisons de santé pluriprofessionnelles, la mise en réseau, les centres de santé. L'Association du Pays de Fougères, que je préside, a ainsi conclu un contrat local de santé avec l'agence régionale de santé. Nous avons tout fait !

J'interviens à cet instant du débat car je souhaite que l'on aborde au fond la question du conventionnement dit sélectif. Je souhaite que l'on conventionne les médecins là où on en a besoin, pour le renouvellement comme pour l'installation. Certains collègues ont déposé des amendements que je proposerai de sous-amender. Nous débattons de ces questions dans cet hémicycle depuis dix ans, et nous sommes redevables vis-à-vis d'une partie de nos concitoyens qui n'ont plus accès aux médecins.

C'est donnant-donnant, car la puissance publique participe largement au financement de la formation de nos jeunes médecins. Il en va aussi de l'attractivité de nos territoires : j'entends parfois que dans certains secteurs de la France, c'est le désert social. Lorsqu'il n'y a plus de services publics ni de médecins dans ces territoires, nous ne risquons pas d'y attirer des cadres de professions bancaires, des enseignants ou des professeurs ! La population continuera d'y connaître de graves difficultés. C'est pour cela que je me permets d'élever le ton, madame la ministre : je souhaite que la question du conventionnement sélectif soit abordée avec le plus grand sérieux.

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