Il y a un certain nombre d'années, alors que j'étais nouvelle députée, la première question d'actualité que j'ai posée au Gouvernement portait déjà sur la démographie médicale. Depuis lors, nous ne sommes pas restés passifs et beaucoup a été fait : le numerus clausus a été considérablement augmenté, et même régionalisé ; des postes d'internes ont été ouverts dans les territoires en difficulté ; des dispositifs fiscaux incitatifs ont été mis en place ; des maisons médicales ont été ouvertes. Malgré ces progrès, il est toujours aussi difficile d'obtenir des médecins qu'ils s'installent dans nos territoires en difficulté.
J'ai eu connaissance, dans mon département, de plusieurs cas de médecins qui n'en peuvent plus, voire sont en burn out ou en dépression nerveuse sévère. Leur problème n'est pas de gagner de l'argent mais d'avoir des moments pour se reposer et de trouver des remplaçants.
Nous devons donc nous intéresser au conventionnement sélectif. Je comprends que l'on hésite à contraindre les médecins à s'installer là où ils ne veulent pas aller mais par pitié, ne les laissons plus s'établir là où ils sont déjà trop nombreux ! C'est d'une immoralité terrible. Cessons de conventionner ceux qui s'installent dans les territoires où il y a déjà pléthore de médecins.