Intervention de Julien Borowczyk

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 15h00
Organisation et transformation du système de santé — Article 5 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Borowczyk :

En entendant les propos de M. Benoit, j'ai presque eu peur. Apaisons le débat : on ne résoudra pas en quelques années un problème qui résulte de trente ans d'erreurs – c'est du moins probable – avec des solutions à l'emporte-pièce. La démographie médicale augmentera nécessairement de nouveau dans les années qui viennent. D'ici là, il faudra certes traverser une période très difficile de dix à quinze ans, je n'en disconviens pas.

Méfions-nous de l'idée d'un conventionnement sélectif, qui introduit deux biais, comme l'a dit notre collègue Lurton, et conduit à une médecine à deux vitesses. Dans d'autres professions, le conventionnement sélectif a déplacé le problème du centre-ville vers la périphérie, mais les zones rurales n'y ont rien gagné.

D'autre part, si vous demandez à un spécialiste de choisir entre une zone rurale où il sera conventionné et une zone urbaine où il sera déconventionné, il choisira la seconde. Il en résultera une médecine à deux vitesses.

Prenez garde, enfin, à ne pas envoyer les gens en mission, de manière coercitive, seuls au milieu de la campagne. Cela revient à leur demander de faire quatre-vingts heures par semaine, et d'assurer la garde vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ça ne marchera pas. Mieux vaut créer des hôpitaux de proximité et des communautés professionnelles territoriales de santé, et faire confiance au travail pluridisciplinaire en maillant le territoire petit à petit. J'avoue qu'il y faudra du temps, mais cela fonctionnera, parce que les gens auront envie de travailler avec vous, et pas contre vous. C'est la meilleure des solutions, et c'est celle que défend la ministre.

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