Si je citais ces chiffres, c'était pour montrer l'intérêt de l'isolation des maisons. On disait que le CEE n'était pas un dispositif vertueux : il a quand même cette vertu d'encourager la rénovation des bâtiments et ainsi de réduire les coûts du chauffage.
Revenons au mix électrique. Selon vous, le taux de CO2 peut être plus important en hiver quand on est obligé déclencher les centrales thermiques. Mais la solution se trouve dans l'« effacement », dans le pilotage à distance : en arrêtant à un moment donné un chauffage qui a une inertie suffisante pour que le confort subsiste, on évite le recours à des centrales thermiques lors des pics. Est-ce que vous valorisez les nouvelles technologies et le chauffage intelligent ?
Sur le photovoltaïque, votre formule est très bonne : « le marché a été tué deux fois ». La filière qui fonctionnait bien a connu un coup d'arrêt violent et est en train de se reconstituer. Il faut l'encourager, et aussi apprendre de cette erreur pour ne pas recommencer avec d'autres filières.
Quant aux dispositifs à 1 euro, il est évident que ce que le consommateur paye n'est pas le prix réel de l'opération. De mon point de vue, les installateurs ne devraient pas accepter que l'on brade ainsi la valeur de leur travail. Il faut plutôt, avec plus de transparence, mettre en évidence que ce type d'opération est extrêmement subventionné, notamment grâce au CEE. Mieux vaudrait donc afficher le prix réel, barré, à côté du « à 1 euro ».
Quant au label RGE, il y a peut-être des dérives, mais un travail est en cours pour l'améliorer. Beaucoup d'entreprises vertueuses offrent des installations tout à fait correctes, les installateurs gagnent leur vie, travaillent avec des producteurs français qui leur fournissent des éléments de bonne qualité. Il ne faut donc pas une vision trop critique du dispositif, même s'il faut le maintenir sous haute surveillance.