Monsieur le ministre, au nom du groupe Socialistes et apparentés, je vous remercie d'être venu devant notre commission.
Dans un discours marquant fait à Rungis en octobre 2017, le Président de la République avait évoqué une nouvelle France agricole, ainsi que son adhésion à la transition agricole et alimentaire pour notre pays. Je souhaite donc vous poser plusieurs questions faisant référence aux perspectives ainsi tracées, en commençant par la traduction concrète que vous entendez donner à l'idée d'agro-écologie. Si vous dites y voir une ligne de conduite, nous avons besoin d'en savoir un peu plus : concrètement, qu'est-ce pour vous que l'agro-écologie ? Il est en effet permis d'avoir quelques doutes sur ce qui a été fait récemment. Alors que les députés avaient voté majoritairement l'interdiction de produire et de vendre à l'extérieur de nos frontières des produits phytosanitaires interdits d'usage en Europe, on a observé la semaine dernière un revirement de la part du Gouvernement qui a reporté l'échéance que nous avions initialement fixée. Nous avons donc besoin d'être rassurés, mais aussi et surtout de savoir où vous voulez aller exactement et sur quoi vous pouvez vous engager en matière d'agro-écologie. Selon moi, l'agro-écologie n'est pas une démarche à mettre en concurrence avec d'autres modes de production ; elle doit inspirer l'ensemble de la politique agricole conduite.
Par ailleurs, toujours en référence au discours de Rungis, je considère que le volet alimentation de la loi « Égalim » a été une occasion manquée d'améliorer encore la qualité de notre alimentation pour répondre aux attentes et aux besoins des consommateurs et des citoyens, en particulier pour ce qui est du lien entre alimentation et santé. Vous avez raison, monsieur le ministre, de rappeler que la France doit être fière de ce qu'elle produit : on envie effectivement notre modèle alimentaire dans le monde entier. Cependant, on a toujours des progrès à faire : dès lors, quels sont les objectifs fixés par votre ministère, par exemple en matière d'élimination de notre alimentation des additifs problématiques du point de vue de la santé ?
Parmi les ordonnances prises à la suite de la loi « Égalim » – certaines l'ont été au bout de six mois, d'autres au bout d'un an –, il en est une qui me tient particulièrement à coeur, relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire dans le cadre de la restauration collective. Pouvez-vous nous dire où vous en êtes sur ce point ?
Pour ce qui est de la politique agricole commune enfin, quels sont les objectifs que défendra la France, en particulier en ce qui concerne l'agro-écologie ?