Je veux bien vous croire ; mais dans les restaurants parisiens, 80 % de la viande servie n'est pas française – et cela vaut aussi pour le poisson.
Comme vous le savez, monsieur Jimmy Pahun, on distingue deux stocks de bars : en dessous de 48 et au-dessus de 48 – traduisez : du 48e parallèle. Cette décision n'est pas le fait de la France, mais du Conseil international pour l'exploration de la mer, l'organisme scientifique international de référence. La situation est surveillée de près par les ONG, l'Union européenne, la Commission européenne et les pêcheries elles-mêmes.
Sur la question des dauphins, le ministère de M. François de Rugy et le mien travaillent de concert : il faut arrêter la situation actuelle, même si les quantités ne sont pas énormes. Nous n'avons pas encore définitivement établi si ce phénomène est lié aux filets pélagiques ou autres, mais nous y travaillons, y compris en lien avec les ONG – car il va de soi que tout le monde est d'accord pour protéger les dauphins. C'est un sujet très important, vous-mêmes l'avez soulevé dans une question d'actualité. Des observateurs sont déjà embarqués sur la flottille. En clair, il faut que cela cesse ; nous ne pouvons accepter qu'autant de cétacés s'échouent sur les côtes françaises.
Comme prévu, monsieur Loïc Dombreval, le décret sur l'expérimentation de la vidéo dans les abattoirs sera signé en avril, conformément aux délais que vous avez fixés dans la loi « Égalim » concernant les textes d'application. Nous sommes conformes au calendrier prévu. Nous lancerons prochainement un plan d'action global pour l'ensemble des abattoirs, car la question se pose en effet. Les abattoirs sont indispensables sur tous les territoires, faute de quoi nous rencontrerions d'énormes problèmes. Plusieurs questions se posent. D'une part, nous devons faire en sorte qu'ils soient tous aux normes et qu'ils respectent le bien-être animal. Vous avez voté dans la loi des dispositions relatives aux lanceurs d'alerte et à la présence dans chaque abattoir d'un responsable du bien-être animal. Nous faisons autant que faire se peut en sorte que nos deux contrôleurs sanitaires soient présents, mais il faudra aller plus loin et tenir compte des résultats de l'expérimentation de la vidéo. Par ailleurs, il faudra prendre des mesures sur certains sujets qui heurtent les gens.
Vous avez raison, madame Yolaine de Courson : la demande sociétale, irréversible, nous pousse à agir mais nous ne pourrons pas perpétuellement être derrière elle. Il faudra finir par avancer, car la demande sociétale ne cessera pas d'aller plus loin. Il faut certes se méfier du populisme, mais il faut aussi se garder de considérer que tout ce qui est demandé par les citoyens est forcément mauvais. C'est pourquoi le travail de M. Loïc Dombreval est important et utile au Gouvernement.
Effectivement, monsieur Matthieu Orphelin, il faut faire davantage concernant l'étiquetage. Le Gouvernement approuve la proposition que vous évoquez. Vous avez plus de chance que votre collègue Mme Sandrine Le Feur…
Nous suivons de près la situation du Grande America, madame Sophie Panonacle. Des bateaux sont en route pour tenter de récupérer le fioul qui s'en est échappé. Nous sommes en lien régulier avec M. Philippe Le Gal, président du Comité national de la conchyliculture, les conchyliculteurs ayant réagi très rapidement en appliquant le principe de précaution et en mettant autant de lots que possible à l'abri. M. François de Rugy et son ministère se sont saisis de cette question en pleine coordination avec les autres ministères. On nous annonce l'arrivée de nappes sur les côtes d'ici à une semaine ou dix jours, sachant que tout ce qui pourra être récupéré le sera ; ensuite, nous prendrons les mesures nécessaires. Il va de soi, comme l'a rappelé M. François de Rugy cet après-midi, que tout cela sera à la charge de l'armateur, et que ni l'État ni les collectivités locales n'auront un centime ou presque à débourser.
La France connaît un problème de biodiversité, monsieur Jean-Marc Zulesi. Dans ma jeunesse, lorsque je me promenais à la campagne au volant de ma Citroën Ami 8, il ne fallait pas rouler plus de cinquante kilomètres avant que le pare-brise ne soit criblé d'insectes. Aujourd'hui, les pare-brise restent propres. D'ailleurs, les haies ont disparu, donc les oiseaux ne nichent plus. L'agriculture intensive a contribué à cette situation. La transition agro-écologique doit notamment permettre de replanter des haies, de faire revenir les oiseaux et les insectes et de restaurer la biodiversité.
De ce point de vue, monsieur le député, vous avez abordé une question centrale : les abeilles. Un groupe de travail commencera ses travaux demain. Nous allons reconduire l'enquête sur la mortalité hivernale des abeilles pour comprendre les raisons de l'évolution en cours. L'observatoire des mortalités et des affaiblissements de l'abeille mellifère a déjà été mis en place dans les régions Bretagne et Pays de la Loire et sera étendu à la région Auvergne-Rhône-Alpes ; les apiculteurs élaborent actuellement le plan de maîtrise du varroa. Depuis 2003, les conditions d'épandage des insecticides sont totalement encadrées pour tenir compte des risques qui pèsent sur les pollinisateurs, même s'il reste des lacunes par endroits. En février, l'ANSES a émis des recommandations pour renforcer le cadre réglementaire de la protection des abeilles. En somme, c'est un sujet sur lequel nous avançons.
Le verdissement est irréversible, madame Valérie Lacroute. Je préfère à cet égard parler de transition agro-écologique. S'agissant du choix individuel de la période de culture, les exploitants doivent avoir au moins 5 % de surfaces d'intérêt écologique et, en France, toutes les options sont permises. Je réponds donc positivement à votre question.
Nous sommes tous d'accord sur le bioéthanol, monsieur Guy Bricout, y compris la présidente Mme Barbara Pompili.