Intervention de Nicolas Démoulin

Réunion du mardi 19 mars 2019 à 16h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Démoulin, rapporteur :

M. Anato, s'agissant de l'accueil des femmes avec enfants. Ces publics font partie des priorités absolues pour les centres d'hébergement. C'est exceptionnel que les femmes avec enfants ne soient pas accueillies. Je ne peux pas dire que cela n'arrive jamais, mais il est très rare de retrouver une famille à la rue. Les hommes célibataires trouvent moins souvent des places en centres d'hébergement. Certaines familles ont des parcours extrêmement longs. Je parlais tout à l'heure d'accélérer les régularisations des sans-papiers. Je pense notamment à ces familles qui sont là depuis longtemps et pourraient bénéficier de la circulaire dite « Valls » : les enfants sont scolarisés depuis des années, l'un des parents travaille… On appelle cela des « droits incomplets ». Malgré cette circulaire, il n'y a pas de grande motivation dans les territoires pour régulariser leur situation. Cela crée des difficultés, car cela occupe des places d'hébergement qui pourraient être libérées. Par ailleurs, cela crée une instabilité : les enfants sont baladés d'un endroit à l'autre et peuvent poser, ce qui est normal, des problèmes d'insécurité. C'est inévitable quand on ne sait pas où l'on habite, quand on change d'endroit régulièrement, sans avoir de lieu de discussion…. Ce sujet a été évité depuis plus de trente ans. Il faut pourtant aujourd'hui le regarder en face, ne pas se mentir et travailler à des solutions.

Mme Hammerer, sur l'accompagnement, je suis ravi car votre proposition fait partie de mes préconisations : développer les CHRS hors les murs. Je pense que nous avons raté quelque chose : le fait de nous adapter aux publics que nous accueillons. Nous avons créé des dispositifs, puis les avons ouverts aux sans-abri. Votre proposition fait partie de la réponse. En ce qui me concerne, je crois à la réussite des CHRS dans le diffus. Il nous faut être inventif car les sans-abri n'ont pas un seul visage, un seul vécu, un seul historique… Il faut s'adapter à cette diversité. Je sais que les travailleurs sociaux sont très demandeurs de cette faculté d'adaptation : il faut leur donner davantage de souplesse.

Pour conclure, je souhaite remercier chaleureusement toutes les personnes, dont les services de la commission, mon collaborateur et mon épouse, qui m'ont accompagné tout au long de ce groupe de travail.

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