On nous a toujours enseigné, sur les bancs de la faculté, que les inégalités, comme les discriminations, n'étaient pas de bons compagnons de route de la République.
Les Mahorais, comme nous tous ici, aspirent au même droit d'accès à la santé. C'est pourquoi je vous demande, madame la ministre, d'expliquer les yeux dans les yeux à la représentation nationale pourquoi vous refusez l'accès à la santé pour tous aux Mahorais. Pourquoi les considérez-vous comme des Français entièrement à part ?
Pourquoi dis-je cela ? Parce que je me suis permis de vous demander, le 27 juillet 2018, quand Mayotte bénéficierait de la couverture maladie universelle complémentaire, la CMU-C.
Pour expliquer ce retard, vous invoquiez dans votre réponse des difficultés liées à l'état-civil, alors qu'elles sont réglées depuis 2008, et, s'agissant du déploiement de la carte Vitale – alors qu'au 30 décembre 2015, plus de 20 000 cartes Vitale ont été distribuées à Mayotte – , celles liées à la certification des numéros de sécurité sociale.
Je me suis également rendu compte que le président Hollande avait déclaré, au nom du gouvernement de l'époque et de l'État – propos qui l'engagent au nom de la continuité de celui-ci : « J'ai demandé que les droits à la santé puissent être reconnus ici à Mayotte, que la carte Vitale puisse être lancée ici aussi, pour que chacune, chacun, puisse accéder aux soins de la même manière que partout en France. Il y aura un moment où il faudra aussi que la couverture maladie universelle puisse être étendue à Mayotte. »
Pourquoi donc un tel retard ? Pouvez-vous nous dire, les yeux dans les yeux et devant tous les Français, pourquoi vous considérez les Mahorais comme des Français entièrement à part ? Ils aspirent aussi à l'accès à la santé.